Dans le val d’Hérens, un barrage au fil de l’eau sur la Borgne fait discrètement partie du paysage. Cet aménagement a été construit à la Luette en 1915 par l’Aluminium Industrie AG basée à Zürich, qui exploitait la force hydraulique de la Borgne et de la Dixence. L’électricité produite à la centrale de Bramois alimentait les fours d’électrolyse servant à la production d’aluminium aux usines de Chippis. Vingt ans plus tard, un barrage à accumulation fut construit pour exploiter la chute des eaux du Val des Dix, la première Dixence, qui a constitué l’un des fleurons de l’économie électrique en Suisse. Puis, ce fut la mise en service en 1961 du plus haut barrage poids du monde, la Grande-Dixence, noyant au passage la première Dixence. Avec pour effet une augmentation de 6% de la production hydroélectrique en Suisse et une diminution d’un tiers celle de son aïeule, les actuelles Forces Motrices de la Borgne.

Cet exemple illustre comment s’est construit le patrimoine hydroélectrique valaisan, pas à pas, au gré des besoins en électricité des industries et de la société, au gré aussi des progrès techniques. Il rappelle la pertinence dont ont fait preuve les anciennes générations qui, en accordant des concessions de 80 ans, ont permis à des sociétés suisses disposant des moyens nécessaires de modeler cette richesse unique.

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Un patrimoine à faire fructifier

Conformément aux accords conclus à l’époque, le Valais deviendra propriétaire de ces installations à l’échéance des concessions hydrauliques. Actuellement, 20% des capacités de production sont détenues par des entités valaisannes, dont 10% au travers de FMV. Au terme de ce processus de retours, le Valais — communes concédantes et/ou distributeurs régionaux et canton via FMV — détiendra, selon la loi sur les forces hydrauliques de 2018, au minimum 60% de chacun de ces aménagements. 40% pourra être vendu par les communes concédantes aux partenaires du Valais hors canton.

Dès lors, une extraordinaire opportunité se présente: et si les 47 centrales valaisannes (> 10 MW de puissance) étaient envisagées comme une seule et même usine, l’Usine Hydroélectrique Valais, qui serait pilotée en Valais et qui les ferait dialoguer pour les engager aux moments les plus opportuns en créant une plus-value considérable ? Et si cette énergie était commercialisée au travers d’une plateforme unique? Et si cette vision considérant le Valais comme un seul bassin versant permettait d’articuler judicieusement l’hydroélectricité et les multiples usages de l’eau? Poser ces questions, c’est déjà, en grande partie, y répondre. En levant sereinement ces interrogations, les générations actuelles ont l’opportunité de faire fructifier ce patrimoine hydroélectrique.

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Des plus-values pour les partenaires suisses…

Car l’approche de l’Usine Hydroélectrique Valais est naturelle! Elle ouvre des perspectives en termes d’optimisation de la production hydroélectrique et de réalisation de nouveaux aménagements destinés à renforcer la production en hiver.

Cette vision profitera également aux partenaires suisses qui seront pleinement intégrés et bénéficieront directement des plus-values de l’Usine Hydroélectrique Valais. En cela, cet optimum industriel servira les intérêts de la Suisse tout entière, de sa sécurité d’approvisionnement et de ses efforts liés à la transition énergétique.

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… et pour le Valais

Cette approche novatrice ouvre également la possibilité de créer de la valeur ajoutée en Valais, par des revenus commerciaux supplémentaires, mais aussi par la localisation des centres décisionnels dans le canton, par la création de postes hautement qualifiés, par le développement de synergies avec les pôles de formation et de recherches, ou encore au niveau fiscal.

Pour le président d’Hérémence, commune site du barrage de la Grande-Dixence, l’Usine Hydroélectrique Valais prend tout son sens. Grégory Logean l’affirme sans détour: «C’est une opportunité nouvelle de mutualiser les risques des collectivités de montagne et de créer de la valeur ajoutée dans tout le Valais et en Suisse. Et cela, avec nos partenaires.» C’est dans cette perspective que FMV apporte son soutien aux communes concédantes et poursuit ses réflexions pour optimiser le parc de production hydroélectrique valaisan et pour développer la production hivernale. Voire la production photovoltaïque en milieu alpin? Une autre vision, mais qui se marierait parfaitement avec l’Usine Hydro-électrique Valais.

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«C’est une opportunité nouvelle de mutualiser les risques des collectivités de montagne et de créer de la valeur ajoutée dans tout le Valais et en Suisse. Et cela, avec nos partenaires.»

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